Les Passagers – Bestiaire Post-moderne
« Photographier l’animal c’est faire oeuvre de fiction: il y a en lui une amorce de fable et un signe dont le sens ne s’épuise pas. L’animal est donc portrait, mais un portrait sans psychologie, un portrait qui échappe, le meilleur reflet de l’homme puisqu’il lui pose des questions sans réponse, sinon son plus fidèle compagnon. Un animal photographié, c’est une fiction, un portrait, et surtout un secret ».
Antoine de BAECQUE « Nous sommes des animaux » in « Le Bestiaire imaginaire. L’animal dans la photographie, de 1850 à nos jours », Skira Flammarion, Paris, 2010
De transparences en opacité, les animaux nous regardent. Mais que se disent-ils quand ils nous amènent à questionner cette « banalité du mal »(2) à propos du traitement qui leur est réservé ?
Ce travail centré sur une représentation fantastique de l’Animal est parti du constat selon lequel l’homme a, en toute impunité et dans divers contextes, droit de vie et de mort sur l’Animal – à l’exception des espèces dites « protégées » du fait, entre autres, des dommages causés par l’homme…
Pour revenir sur cet « allant de soi » du monde moderne, il s’agit d’attirer le regard en transfigurant le banal tout en interrogeant le statut de l’animal dans sa relation avec l’homme.
(2) Peter Singer in « Les animaux aussi ont des droits » Cyrulnik B., De Fontenay E., Singer P., Paris, Seuil, 2013